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Santé à la forêt… Et à la nôtre !

Rose Bouchard

Dans un monde qui va à un rythme effréné, il est plus que jamais essentiel d’inclure à sa routine quotidienne des activités favorisant le bien-être. Une façon toute simple d’aider notre corps à recharger ses batteries est la marche en forêt. D’ailleurs, les Japonais l’ont compris depuis bien longtemps : le Shinrin-yoku ou « bain de forêt » en français consiste en un mélange de randonnée pédestre et de méditation, où celui qui s’y adonne prend le temps d’apprécier les petits détails de la forêt en utilisant tous ses sens. Or, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le fait de s’accorder un moment en nature était aussi salutaire aux êtres humains ?


Une forêt plus que sympathique…

En fait, la société moderne ponctue notre quotidien de stress et de facteurs anxiogènes. De ce fait, notre système nerveux sympathique (SNS) est bien souvent surstimulé. Mais c’est quoi au juste le système nerveux sympathique ? Imaginez que de votre cerveau émergent deux branchements qui sont chacun reliés à l’ensemble de votre corps, qu’il s’agisse de vos muscles ou de vos organes. Eh bien, l’un d’eux se charge d’envoyer des signaux de repos et de bien-être à l’organisme, alors que le second s’occupe des stimuli d’alarme et de stress. C’est ce dernier que l’on appelle le système nerveux sympathique, qui porte en fait très mal son nom puisqu’il est tout sauf sympathique… Augmentation de la production des hormones du stress, de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, ainsi que diminution de l’apport sanguin aux organes ne sont que quelques exemples des conséquences de la stimulation du SNS. À la base, cela a une réelle utilité : nous préparer à faire face au danger. Cependant, de nos jours, l’éventail de ce qui est interprété comme une menace par l’organisme est de plus en plus large. En outre, notre SNS est presque constamment en veille, ce qui peut, à moyen et à long terme, épuiser notre corps et avoir de nombreuses conséquences physiologiques. Heureusement, le système nerveux parasympathique (SNPS) est là pour contrebalancer les effets du SNS. C’est la voie nerveuse privilégiée par le corps lorsqu’on on est en état de détente, à l’abri du danger et du stress ambiant. C’est justement là que la forêt entre en jeu !


Tout d’abord, les arbres produisent des molécules appelées phytoncides. À la base, elles ont un rôle de défense contre les infections, un peu comme notre système immunitaire. En fait, ces substances sont également connues pour stimuler le système nerveux parasympathique, qui, on s’en souvient, est le système associé au bien-être. Ce sont d’ailleurs ces mêmes phytoncides qu’on utilise pour créer les huiles essentielles, bien souvent réputées pour leurs vertus apaisantes.


D’autres aspects de la forêt peuvent stimuler le SNPS, notamment la douce musique qu’on y retrouve : les chants d’oiseaux, les bruissements des feuilles et l’écoulement des petits cours d’eau ont tous la capacité d’apaiser l’esprit et de nous ramener dans le moment présent. Sans oublier le pouvoir du simple silence. En effet, il faut se rappeler que la pollution sonore est omniprésente n zone urbaine et que celle-ci a été démontrée comme étant nocive pour la santé, particulièrement en ce qui a trait aux problématiques liées au stress et aux problèmes de santé mentale.


Saviez-vous que la stimulation du SNPS a aussi un impact sur le plan psychologique ? Diminution du stress, réduction des symptômes d’anxiété et de dépression et amélioration de l’humeur n’en sont que quelques exemples.




Quand verdure rime avec air pur… Et eau pure !

Il n’y a pas que le système nerveux et le moral qui bénéficient du temps passé en forêt ; le système respiratoire aussi ! Un milieu peuplé d’arbres est effectivement synonyme de meilleure qualité de l’air. Métaux lourds, poussières et dioxyde de carbone ; l’éventail des substances pouvant être filtrées par les arbres est très large. Offrir ce cadeau à nos poumons est d’autant plus important si l’on passe beaucoup de temps en plein cœur de la ville, où les polluants sont beaucoup plus concentrés qu’en nature. Et en plus d’améliorer la qualité de l’air, les arbres jouent aussi un rôle dans la qualité de l’eau. En effet, le ruissellement a tendance à naturellement entraîner des contaminants dans les cours d’eau. Ces contaminants peuvent également être absorbés par les nappes phréatiques. Le rôle de la végétation arboricole est à la fois de ralentir ce ruissellement et de capter certains de ces contaminants. Comme quoi on peut également remercier les arbres pour cette eau québécoise qui figure parmi les plus pures au monde !


Les espaces verts à la rescousse de la santé globale

Certaines études semblent indiquer que la présence d’espaces verts en zone urbaine pourrait même avoir des bénéfices sur le système immunitaire et la qualité du sommeil ! Et ce n’est pas tout, car d’autres études montrent que le verdissement des villes permettrait de diminuer la prévalence des problématiques suivants : diabète, hypertension artérielle, mortalité respiratoire, cancer, maladies cardiovasculaires et mortalité générale prématurée. C’est dire à quel point nous sommes privilégiés d’habiter une ville comme Sherbrooke, où les espaces verts tels que le Mont-Bellevue sont omniprésents. Cela est d’autant plus vrai en été, puisque les espaces verts permettent aussi de réduire l’impact des îlots de chaleur, qui peuvent malheureusement être mortels pour les personnes vulnérables en période de canicule. Bref, prendre conscience de tout ce que la nature fait pour nous est le premier pas vers un avenir un peu plus sympathique et un système nerveux un peu plus parasympathique. Le second pas, quant à lui, est sans doute d’essayer de lui rendre la pareille à notre façon. À l’échelle du Mont-Bellevue, ce sont les petits gestes qui font la plus grande différence : garder votre chien en laisse, rester dans les sentiers officiels, jeter vos déchets aux endroits prévus à cet effet, observer la faune à distance et laisser les ressources naturelles sur place sont tous des comportements pouvant sembler banals, mais qui éviteront à l’écosystème bien des stress inutiles. Pour la santé de la forêt… Et pour la nôtre !





Pour en savoir plus sur le Shinrin-yoku :

https://www.shinrin-yoku-quebec.org/



Références :

Neil Campbell et Jane B. Reece, 30 mai 2012, Biologie, 4e édition, ERPI


Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques de la Faune et des Parcs, Capsules d’informations sur les services écologiques, https://www. environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/capsules/index.htm


Agriculture Sherbrooke, 3 décembre 2020, Les bienfaits de la forêt et de ses essences sur notre santé, https://agriculturesherbrooke.ca/les-bienfaits-de-la-foret-et-ses- essences-sur-notre-sante/#:~:text=Baisse%20du%20niveau%20de%20stress,ou%20vivre%20dans %20un%20environnement


Radio-Canada, Les effets néfastes du bruit sur la santé : les détails avec C. Srivastava,


Qing Li, Effects of forest environment (Shinrin-yoku/Forest bathing) on health promotion and disease prevention - the Establishment of “Forest Medicine”, PubMed,


Shinrin Yoku Québec, Accueil, https://www.shinrin-yoku-quebec.org/

Bum Jin Park et al., The physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the forest atmosphere or forest bathing) evidence from field experiments in 24 forests across Japan,


Accessible Medicine Inc., Forest Bathing : Roots in Science,

https://www.youtube.com/watch?v=EsjGYl-SJy4

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