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Des adaptations qui donnent des ailes

Avec environ 70 espèces recensées, les oiseaux font partie intégrante du paysage écologique du parc du Mont Bellevue. Peut-être vous êtes-vous déjà émerveillé devant la beauté de leur chant ou la majesté de leur vol. Toutefois, ces quelques traits charmants ne sont que la pointe de l’iceberg de toutes les merveilles qui se cachent sous leur plumage...

En effet, même si les oiseaux sont les plus proches cousins des impressionnants dinosaures, ceux-ci n’ont rien à leur envier. Pour preuve, les oiseaux sont en fait des petits génies de l’évolution. Or, les étonnantes adaptations qu’ils ont développé au fil du temps découlent presque toutes d’un atout qui leur est fondamental. Vous l’aurez deviné ; il s’agit de la capacité de voler. S’il est vrai que les oiseaux partagent cette faculté avec le vaste groupe des insectes, les exigences du vol sont loin d’être les mêmes quand on fait la taille d’un moucheron et quand on fait la taille d’un corbeau, d’un pic-bois ou bien d’un aigle.

Quel est donc le secret des oiseaux pour éviter de gaspiller une quantité phénoménale d’énergie à déployer leurs ailes ? Eh bien, la réponse est plus simple qu’on ne le pense… C’est la légèreté !

Si vous avez déjà pesé une plume, vous savez qu’elles sont l’élément principal permettant aux oiseaux d’augmenter leur aérodynamisme. Elles servent également à les protéger et constituent un excellent isolant thermique. D’ailleurs, saviez-vous que les plumes d’oiseaux dérivent des écailles de crocodiles ? Pas si fou que ça, quand on comprend que les oiseaux et les crocodiles partagent un ancêtre commun !

De plus, notons que, contrairement à nous qui avons des os lourds remplis de moelle, la plupart des oiseaux ont des os pneumatisés, c’est-à-dire creux et traversés de petits ponts osseux qui les solidifient. Ce squelette léger est une excellente façon de diminuer leur masse corporelle. Autre distinction par rapport aux humains : leur bec, qui n’est pas fait d’os comme nos dents, mais plutôt de kératine, un composé bien plus léger.

Dans le même ordre d’idées, posséder une vessie qui stocke l’urine comme la plupart des mammifères constituerait un poids bien trop imposant. Les oiseaux ont donc développé une autre façon d’éliminer les déchets issus de la dégradation des protéines (déchets azotés). Ils ont en effet un cloaque, qui sert à la fois à expulser les résidus digestifs provenant de l’intestin, les déchets azotés produits par les reins, ainsi que les cellules reproductrices. De cette façon, pas besoin d’un système urinaire complet, puisqu’on a une canalisation commune aux trois systèmes, un peu comme un entonnoir qui serait relié à plusieurs contenants différents. Sachant que voler peut être très exigent pour le métabolisme, c’est également un moyen efficace d’éviter des pertes d’eau inutiles, car l’acide urique produite par les oiseaux, contrairement à notre urine, n’a pas besoin d’être stockée sous forme liquide.

Autre trait évolutif intéressant : les femelles de plusieurs espèces ont littéralement perdu une partie de leur système reproducteur du côté droit de leur corps. Comme les autres adaptations, cela contribue à leur légereté.

Cela dit, le plus impressionnant est sans conteste leur système respiratoire, qui est bien différent du nôtre. Comme mentionné plus haut, le vol est une activité très exigeante. Et qui dit activité exigeante dit aussi grands besoins en oxygène. Au lieu de poumons traditionnels, ces créatures ailées possèdent des espèces de poches appelées « sacs aériens », qui stockent et pompent l’air dans un système de canaux pulmonaires, les parabronches. En gros, les parabronches, c’est là où ont lieu les échanges gazeux chez l’oiseau ; là où le corps fait le plein d’oxygène et se vide de son dioxyde de carbone. Contrairement à nos poumons, ce système ingénieux fonctionne de façon unidirectionnelle et permet un approvisionnement constant en oxygène, car il y a toujours de l’air en circulation dans les parabronches. Le schéma suivant illustre bien le parcours d’une bouffée d’air dans le système respiratoire aviaire, qui prend deux cycles d’inspiration-expiration pour entrer et sortir de l’animal.

Figure 1 : Illustration du cheminement de l’air dans le système respiratoire des oiseaux.

Finalement, il ne faut pas s’étonner que le développement embryonnaire des oisillons se passe principalement via des œufs rapidement expulsés du corps. Disons qu’une maman oiseau qui porterait le poids de ses bébés dans son ventre pendant plusieurs semaines, ça ne volerait pas haut !

Bref, les oiseaux sont loin d’être seulement des créatures au chant et à l’allure magnifiques. L’intelligente architecture qui se cache à l’intérieur de leur corps est tout aussi impressionnante. Et puisque tout cela est le fruit d’innombrables années d’évolution, la prochaine fois que vous croisez un oiseau au Mont-Bellevue, vous pourrez lui dire qu’il ne l’a vraiment pas volé !

P.-S. : Si vous voulez nous aider à protéger ces petites merveilles de la nature présentes en grande quantité dans la montagne, respectez le code de conduite et aidez-nous à protéger la faune des perturbations humaines ! Cela fait une énorme différence.


Crédit photos : Justine Le Vaillant

Vous êtes un amateur d’oiseaux et vous aimeriez participer à une activité d’observation ? Sachez que le parc du Mont Bellevue organise une activité découverte ce dimanche 11 juin 2023 8h à l’entrée Dunant. L’activité se fera en collaboration avec les experts de la SLOE et tout le monde est le bienvenu : les petits comme les grands, en autant que vous ayez un intérêt pour ces fabuleux animaux.

Lien pour l’inscription à l’activité :

Références :

Hickman et al., 2021, Animal Diversity, 9e édition, McGraw et al.

Hickman et al., 2017, Integrated Principles of Zoology, 17e edition, McGraw-Hill

Université de Sherbrooke, Parc du Mont Bellevue- Développement durable,

Kelly Kage, 2013, The Avian Respiratory System, https://www.youtube.com/watch?v=k WMmyVu1ueY

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